L’année 2018 a été charnière avec l’octroi des premiers agréments d’établissements de paiement, la mise en place du M-wallet… 2019, année de test présente des résultats fructueux comme nous l’explique le top Management de Maymouna services Financiers. Les objectifs 2024 sont en bonne voie d’être atteints.  

L’avènement de la loi 103-12, Loi bancaire, a constitué une grande révolution pour les Fintech au Maroc, créant ainsi une véritable industrie nouvelle et méconnue du grand public. Il faut attendre début 2018, le 14 février plus exactement, pour voir les premiers agréments d’établissements de paiement octroyés par Bank Al Maghrib après avis favorable du comité des établissements de crédit. Le lancement du M-Wallet quelques mois plus tard, en novembre de la même année, ouvre la voie au développement du paiement mobile au Maroc, avec des objectifs chiffrés à horizon 2024. L’année 2019 fût en quelque sorte l’année test en attendant que les règles de gestion, notamment de l’interopérabilité entre différents acteurs,  soient fin prêtes pour un démarrage effectif en 2020.

Dans le lot des premiers agréments octroyés par BAM, on retrouve Maymouna Services Financiers, la filiale du groupe Saraya Holding.

Une discussion à bâtons rompus avec le Top Management de Maymouna Services Financiers permet de replacer le paiement mobile dans son contexte : une véritable stratégie d’inclusion financière avec la création d’un brand Maroc de paiement mobile pour donner une forte impulsion à cette activité naissante et instaurer la confiance des usagers.

En effet, l’un des premiers objectifs de cette stratégie est de démocratiser l’accès aux services financiers à l’ensemble de la population marocaine, particulièrement celle non bancarisée.

Bien que l’on puisse prétendre que le chantier a pris du retard et que le M-wallet souffre de la faible adhésion notamment des commerçants, Khalid Alami, le Directeur général de Maymouna Services Financiers est d’un tout autre avis : « A travers les différents focus groupes que nous avons menés, nous avons constaté un intérêt réel pour la solution de paiement mobile de la part aussi bien des commerçants que des particuliers qui la jugent innovante, sécurisée, fluide, réduit le risque de fraude, permet une traçabilité, une gestion à distance et l’instantanéité… même les commerçants bancarisés sont preneurs vu les avantages que le paiement mobile présente ». En effet, le paiement mobile permet le transfert d’argent, le dépôt, le retrait, les virements, le paiement de factures, l’épargne… et d’autres services implémentés dans la solution proposée en quelques clics seulement.

Mieux encore, la population cible, dont les commerçants, finira par suivre le changement du comportement de consommation avec le recours massif aux nouvelles technologies et des transactions de plus en plus dématérialisées.

Dans ce sens Habiba Dassouli, DGA de Maymouna S. F. en charge des Partenariats, marketing et communication rappelle que 120 % de la population dispose d’un mobile, 43,35 millions pour une population de 36 millions d’individus, 75% de la population dotée d’un smartphone avec 25 millions d’utilisateurs d’Internet. Mais elle assure qu’il faut un travail de fond pour opérer ce changement de culture dans les usages, familiariser les usagers avec cette nouvelle solution et assoir l’usage du paiement mobile.

Un effort dans lequel les 18 porteurs d’agrément doivent s’investir à titre individuel certes, mais également dans le cadre d’une campagne nationale de sensibilisation, d’éducation et de pédagogie. C’est d’ailleurs l’une des missions du Groupement du paiement mobile marocain fraîchement mis en place.

Pour revenir aux réalisations de l’année 2019 avec pour objectif fixé par BAM dans le cadre du M-wallet de recruter 400.000 utilisateurs, on rappelle que cet objectif a quasiment été atteint alors que les licences ont moins d’une année et les services ont été lancés en cours d’année. Aussi, Khalid Alami estime-t-il que l’objectif d’atteindre 6 millions de clients sur l’ensemble du marché à 2024 doit être revu à la hausse puisque  le potentiel est tellement important que cibler 9 millions de clients semble plus approprié.

Pour sa part, Salma Zaghloul, Directeur Finance et Support rappelle tout de même le chemin parcouru sur ces deux dernières années, avec le travail remarquable réalisé par la Banque Centrale pour la mise en place d’un concept complet, dont l’interopérabilité, en mettant tous les opérateurs autour d’une même table.

A côté, tous les opérateurs travaillent sans relâche pour réussir les objectifs assignés.

Le paiement mobile, un accélérateur de l’inclusion financière

Le top management attire également l’attention sur le fait que le paiement mobile n’est qu’une solution, puisque l’enjeu se situe en amont à savoir la création des comptes de paiement auprès des établissements. Dans ce sens, interpelé sur l’apport d’un projet tel que le Registre social unifié, Khalid Alami relève que cela devrait apporter une vraie valeur ajoutée dans la promotion de l’inclusion financière et du paiement mobile qui est une solution idoine afin d’identifier les personnes concernées par cette aide directe et verser l’aide de l’Etat directement dans les comptes de paiement. « Le mobile paiement peut être le support pour booster cette stratégie d’aide sociale un gisement ».

Dans ce sillage, Maymouna dispose d’un avantage au départ. En effet, si les établissements de paiement se déclinent en quatre catégories : des établissements de paiement adossés à des banques, des opérateurs télécoms agréés, des acteurs du transferts classiques et des Fintech spécialisés en technologies financières ; « Notre  particularité réside dans le fait que nous sommes issus du domaine du service financier de proximité avec une expérience d’adresser une population avec laquelle on a travaillé depuis un quart de siècle à travers la Fondation Arrawaj de la finance inclusive  et nous avons toute la connaissance de cette cible, de son comportement et nous sommes capables de l’adresser de la manière la plus adéquate puisque nous connaissons ses besoins, et à des prix très compétitifs », assure Khalid Alami.

Justement, pour assurer une large diffusion de sa solution Madmoun lancée en juillet 2019, Maymouna s’est appuyée sur la Fondation Arrawaj pour profiter au départ de ses 200 points de contact avec des ouvertures de compte quotidiennes et un afflux pour ce genre de services. Par ailleurs, l’établissement développe son réseau à travers des partenariats avec des représentants pour assurer une large présence sur le territoire national. Khalid Alami rappelle d’ailleurs l’ambition de Maymouna d’être le Driver du marché.

Dans ce sens, vu la population ciblée, Maymouna Services Financiers ne perd pas de vue que sa solution doit être, en plus d’être compétitive et innovante, facile d’usage pour l’ensemble des clients, comme insiste Omar Naimi, Chef du département marketing et communication.

A signaler que ce 19 mars Maymouna Services Financiers dévoilera sa nouvelle offre sur le marché.

Article paru le 04 Mars 2020 sur Ecoactu.ma